Avec le rachat de son concurrent allemand Deutsche Netzbau GmbH, l’ancienne filiale de Veolia fait un premier pas hors de France, avant de se lancer en Belgique. L’entreprise francilienne a, par ailleurs, accéléré sa diversification vers l’infrastructure énergétique.
Après plusieurs années de financements lourds, le déploiement du réseau de fibre optique en France touche à sa fin. Pour compenser cette baisse à venir des commandes, le spécialiste francilien des infrastructures télécoms Ensio se lance pour la première fois à l’international. Il annonce, ce mercredi, l’acquisition d’une participation majoritaire de son concurrent allemand Deutsche Netzbau GmbH.
Créée en 1976 sous le nom de Sade Telecom, l’ancienne filiale de Veolia a pris son indépendance en 2020 par un rachat conjoint de l’équipe dirigeante et du fonds Montefiore Investment . Depuis, la société située à Clamart (Hauts-de-Seine) et qui a changé de nom en début d’année est en pleine croissance. Elle a réalisé 450 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022, contre 390 millions en 2021.
Panneaux solaires et bornes de recharge
« Nous avons accéléré notre diversification vers l’infrastructure énergétique, comme les panneaux solaires, les bornes de recharge pour véhicules électriques ou le réseau RTE », indique Olivier Lopez, président d’Ensio. Dans tous ces domaines, comme pour les télécoms, cette entreprise de 3.600 salariés travaille pour de grands groupes, comme TotalEnergies ou Orange.
Cette montée en puissance est en partie due à la croissance externe. Alors qu’elle n’avait effectué aucun rachat depuis 2006, l’entreprise a relancé la machine l’année dernière, avec trois « petites » acquisitions dans les secteurs de l’énergie, de la téléphonie mobile et du génie civil.
Des opérations sans commune mesure toutefois avec l’acquisition de Deutsche Netzbau GmbH, qui affiche un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros. Si le montant de l’opération n’est pas communiqué, la valorisation de l’entreprise serait en effet, selon nos informations, de l’ordre de 50 millions d’euros.
« Malgré ses quatre petites années d’existence, cette société s’est déjà fait connaître dans le pays pour la qualité de son travail, et possède un bon carnet de commandes », justifie Olivier Lopez. Il assure cependant qu’il se serait installé en Allemagne même sans cette occasion. « C’est un marché prometteur, puisque la fibre n’est aujourd’hui déployée que sur 15 % de son territoire », souligne-t-il.
Ensio s’apprête par ailleurs à s’installer en Belgique cette année, en y ouvrant un bureau. L’ETI francilienne a déjà signé un contrat avec l’opérateur local Proximus dans un pays qui accuse un fort retard dans le déploiement de la fibre optique. A moyen terme, Ensio vise d’autres marchés européens. « Le dirigeant de Deutsche Netzbau GmbH, qui en reste actionnaire minoritaire, nous suggère déjà plusieurs pays frontaliers, comme l’Autriche », glisse Olivier Lopez.
