Montefiore Investment se veut résolument atypique dans l’écosystème du capital investissement français. Plutôt discrète, la société de gestion existe pourtant depuis 2005 et s’apprête à bouder son second fonds. 200 millions d’euros sont désormais destinés à être investis dans l’économie présentielle.
Après avoir été le plus jeune associé au plan mondial (en 1977) du Boston Consulting Group, Eric Bismuth décide pourtant en 2005 de franchir la frontière pour rejoindre le monde du capital investissement. Il aurait pu intégrer une équipe déjà en place; il décide avec Daniel Elalouf et Thierry Sonalier de créer Montefiore Investment.
Le consultant, l’industriel et le financier.
À l’heure de lever leur premier fonds, le trio d’associés se prévaut d’ une forte complémentarité. Responsable monde de BCG pour l’activité hôtellerie-loisirs, Eric Bismuth possède également une forte expertise dans le secteur consumer & retail. Thierry Sonalier dispose quant à lui d’ un profil orienté vers le secteur de la distribution. Il a ainsi participé au développement de plusieurs grandes enseignes françaises (Photoservice-Grandoptical, Célio ou encore Séphora) avant de diriger la Société française de distribution (Espace SFR).
Seul Daniel Elalouf est réellement familier des aspects opérationnels du capital investissement. Il a ainsi été directeur fusions & acquisitions d’une filiale de France Télécom avant de rejoindre Schroder Ventures, devenue par la suite Permira. Une vingtaine d’ investisseurs, principalement des family offices, leur fait confiance et apporte autour de 40 millions d’euros à Montefiore Investment. S’éloignant de la plupart des stratégies communément appliquées par les principaux investisseurs de la place, les associés de Montefiore veulent jouer de leur réactivité l’équipe est et restera à taille humaine et de leurs compétences sectorielles. Ils se focalisent alors sur les opérations issues de l’économie présentielle: la distribution (physique ou virtuelle); l’hôtellerie, les loisirs, les voyages; et les services à caractère local. Montefiore Investment n’investira que dans des entreprises impossibles à délocaliser.
Ne pas définir son métier par une technique financière.
Les opérations se veulent également souples. Les associés de Montefiore mettent en avant leur volonté d’investir dans des entreprises en croissance externe ou organique, que ce soit dans un LBO ou dans une opération de capital développement, de préférence en majoritaire, sans pour autant refuser d’ entrer comme minoritaire. Le profil des investisseurs permet également de transcender les règles habituelles de granularité du portefeuille. Quand une société de gestion traditionnelle plafonne généralement le ticket d’ investissement à 10% de la taille du fonds, Montefiore investit la totalité du premier Fcpr dans trois opérations. Avec un objectif de 150 millions d’euros, le second véhicule devrait permettre de réaliser de 8 à 10 transactions .
Une fois l’ investissement effectué, la taille réduite de Montefiore permet aux associés d’apporter un service proche de celui d’ un business angel. Le « smart money » est à l’honneur. Les zones d’expertises contrastées et complémentaires des associés permettent au dirigeant de se concentrer sur un objectif: stimuler la croissance organique rentable de son entreprise. Dans un marché où le levier ne fait plus le beau temps, l’expertise paie. Elle sait aussi se faire inviter. Les grands fonds d’investissement de la place ne s’y trompent pas en invitant Montefiore Investment
à coinvestir avec eux. Le standard téléphonique de Montefiore Investment n’ a pas fini de chauffer.